Résumé Une synthèse bibliographique complétée par des résultats originaux acquis chez le balanin de la châtaigne et les insectes ravageurs du colza, montre l'existence d'échelles de structuration emboîtées les unes dans les autres. A échelle très fine (plante, fruit), les contagions observées résultent le plus souvent du comportement de ponte ou d'accouplement. A l'échelle de la station, les variations expriment la finesse des relations hôtes végétaux/insectes mais font aussi intervenir l'histoire de la population, en particulier sa répartition aux générations précédentes. L'échelle du biotope ou du secteur rend compte de l'existence de zones à forte ou faible concentration d'insectes. Enfin, les espèces migratrices (pucerons, papillons, etc.) pourraient être aussi structurées à l'échelle d'un continent. Jusqu'à présent, seules quelques populations naturelles d'insectes ont pu être définies, à l'échelle des stations (papillon, balanin de la châtaigne, insectes du colza). Le rôle de la compétition, du climat, des prédateurs ou des parasites, des ressources nutritives, dans la dynamique et la génétique des populations, sera différent selon l'échelle de structuration envisagée. Les structures temporelles, en interaction permanente avec la répartition spatiale des individus, peuvent être induites, à l'échelle des stations, par des microvariations de l'environnement qui sont à l'origine de débuts d'isolement des populations. Les rôles de la diapause en biologie des populations sont examinés: brassage des adultes dans les sites de diapause, variations intra-populationnelles dans l'existence d'une diapause et dans sa durée (d'une à plusieurs années). L'existence d'extinctions locales et de recolonisations fréquentes, le chevauchement possible de plusieurs générations et d'autres difficultés spécifiques des insectes, dont une liste est donnée, expliquent que la notion de population soit peu développée chez les insectes. De nombreux travaux seraient nécessaires pour préciser le rôle des structures emboîtées et celui de la diapause, pour estimer la dispersion réalisée des membres d'une population, lors d'études longitudinales de longue durée.